Vous ne le saviez peut-être pas, mais, en tant qu’étudiants, vous êtes riches, du moins plus que vous ne l’auriez imaginé. Et je ne parle pas des fameux « gosses de riches ». La liste est beaucoup plus longue qu’il n’y paraît.
C’est d’autant plus un comble que beaucoup d’étudiants voient, à travers leurs études, un bon moyen de faire fortune. C’est certainement possible pour certains métiers, mais seule une minorité le permettra. Surtout avec les salaires qui n’augmentent que très peu.
Comme la plupart des étudiants auront tendance à rechercher un poste salarié, plutôt que d’envisager de devenir indépendants, la limite du salariat constituera une difficulté d’accéder à la fortune envisagée, au point que vous serez plus riches en étant étudiant qu’en étant salarié.
Evidemment, vous vous doutez bien que ce n’est pas simple pour autant d’allier richesses et études : il faut savoir investir.
Double règle basique sur l’investissement
Loin d’être révolutionnaires, deux règles s’imposent dans le monde de l’argent et de ce qu’on peut en faire :
- la règle première pour gagner de l’argent, c’est déjà de ne pas en dépenser,
- une deuxième règle vient nuancer le comportement engendré par la première pour limiter son caractère extrême.
Précisément, il faut être capable d’investir, mais de manière intelligente, en limitant ses dépenses ou, plus largement, en étant capable de prendre le temps de réfléchir avant de passer à la phase d’investissement et se poser les bonnes questions.
Il s’agit de réfléchir sur deux aspects imbriqués :
- aux meilleures alternatives à votre idée d’investissement (ou de dépenses) initial, posant la question du « où investir »,
- aux meilleurs moyens d’investir de façon optimisée, posant la question du « comment investir ».
Où et comment investir ?
Il ne s’agit pas de s’intéresser à l’investissement dans l’immobilier ou au cours des actions des sociétés cotées en bourse, comme le ferait tout un chacun. Ce sera sans doute une démarche à envisager rapidement, mais dans les deux cas, il est préférable d’obtenir un minimum d’argent pour pouvoir investir sur ces domaines qui nécessitent d’ailleurs d’avoir les reins solides, ce qui permet d’investir uniquement ce qu’on est prêt à perdre et pas plus.
Songez plutôt à la première règle ! Vous pouvez d’abord limiter vos dépenses, ce qui revient à les définir, faites une liste de toutes vos dépenses et tentez de les réduire de 25% en moyenne, c’est-à-dire que si vous n’arrivez pas à réduire certaines à ce pourcentage, réduisez ce seuil pour ces dépenses, mais augmentez-le pour d’autres, quand cela est possible, ceci de manière à mettre de côté 25% de ce que vous auriez dépensé si vous n’aviez pas pris la peine de faire attention à votre argent. Même si elle est contraignante, voyez cette démarche comme un jeu, elle se transformera progressivement en une mécanique capable de vous donner des moyens financiers insoupçonnés.
Idéalement, si vous ajoutez la deuxième règle, vous devriez même tenter de transformer la moindre dépense en un investissement :
- soit dans le but de réellement investir et faire fructifier votre argent,
- soit parce qu’il faut savoir investir pour ne pas perdre de l’argent sur des dépenses nécessaires qui vous évitent des dépenses supplémentaires.
Transformer ses dépenses
Voici quelques domaines concernés par ce second point :
- votre protection sociale est primordiale pour votre santé, si vous n’allez pas voir un dentiste au moins une fois par an, même si cela coûte cher (moins de 100 euros pour un détartrage, hors remboursements), ne pas vous y rendre vous coûtera encore plus cher (au minimum, cinq fois plus cher pour une couronne et dix fois plus cher pour un implant dentaire, hors remboursements),
- les transports : l’achat d’une voiture et ses dépenses connexes briseront plus facilement vos tentatives de mettre de l’argent de côté qu’avec une simple carte de transports en commun, souvent moins chère pour les étudiants,
- la nourriture : pour éviter de se sous-alimenter sans rentrer dans des dépenses superflues, il faut savoir bien manger chez soi sur deux repas principaux par jour, pour éviter d’être tenté de sortir et de dépenser deux à trois fois plus pour une quantité moindre, de même pour certains casses-croûtes qui, au lieu de vous couper l’appétit, ne font que l’attiser, parce que vous aurez eu le sentiment de ne pas manger convenablement auparavant.
Sur le premier point, il faut tout de même voir que vous ne pouvez pas vous passer de certaines dépenses :
- si vous devez vous loger loin de chez vous, un loyer sera inévitable,
- pour pouvoir bien étudier, vous devez pouvoir accéder à des ressources sur Internet ou avec des livres,
- se nourrir, même chez soi, est également un minimum vital.
Il est donc assez important de savoir investir l’argent que vous auriez de toute manière dépensé sans y prendre garde :
- si vous ne pouvez pas étudier depuis le domicile de vos parents, même une colocation peut s’avérer coûteuse ; un loyer parisien peut être réduit en fonction des quartiers, mais il peut aussi être repensé : vous êtes dans un F3, vous avez deux chambres, ce qui implique deux colocataires ? Vous pouvez proposer à un troisième colocataire de squatter le canapé du salon pour la moitié d’un loyer (exemple : 2 loyers de 600 euros, il paie 300 euros, ce qui vous fait gagner chacun 150 euros par mois, soit un gain annuel chacun de 1500 euros, si on enlève de quoi payer l’augmentation des charges du troisième colocataire, le budget restant pouvant servir pour payer quelques heures pour une femme de ménages lors des révisions de partiels),
- un accès Internet, c’est important, mais vous pouvez éviter de le payer, faites appel à vos connaissances et empruntez les identifiants de connexion aux points d’accès hotspots de divers fournisseurs d’accès à Internet, vous gagnerez même en mobilité,
- des livres, vous en trouvez à foison dans les bibliothèques, mais, s’ils sont utiles sur la durée, Internet permet à la fois d’en trouver d’occasion et surtout de penser à les revendre ensuite,
- au lieu d’acheter de la viande pour un ou deux repas, misez sur des barquettes qui pourront combler 5 ou 6 repas, quitte à cuir la viande à l’avance, cela vous fera gagner du temps, mais surtout, cela vous coûtera 1 euro par repas environ avec des féculents en prime, le tout est d’être imaginatif dans l’accompagnement de ce qui pourrait être vu comme trop redondant,
- sortir avec des amis est certainement très sympathique, mais ce n’est pas eux qui assureront vos dépenses en cas de problèmes financiers, eux-mêmes étant susceptibles d’avoir les mêmes, il est donc plus intéressant de limiter le nombre des « sorties » et de les prévoir à l’intérieur, surtout si chacun amène de quoi boire et manger,
- donner des cours à d’autres étudiants d’une classe inférieure vous permettra de renforcer vos propres connaissances et de gagner de l’argent, etc.
Si vous n’êtes pas boursier, l’idéal est évidemment d’avoir pu travailler durant ses vacances pour assurer ses arrières, mais il y a certainement de nombreux autres postes de dépenses qui peuvent être revisités, de manière à supprimer, limiter ou optimiser la moindre dépense. C’est à vous de jouer.